...lis-bien... Divorce Réflexions lentes Ehrwald Ne pas oublier	Une vie après sa mort
	Zero tempête... Un drame commun Deux ...ième drame Trois pistes à suivre Quatre générations Cinq boucles
	Sujet: Sujet: Réflexions lentes... mais lentes... Date: Vendredi 13 février 1998 03:26:58 -0500 De: Jérôme à: Silvana En début de journée, en attendant l'autobus, j'ai eu le déclic. Je commence à comprendre pourquoi ma mère a tenté d'effacer dix ans de sa vie. D'abord, cela ne me regardait pas, mais c'était probablement un moyen d'oublier un mariage mal assorti. Plus tard dans la journée, retournant à la tâche investigative, j'ai découvert des copies de son extrait d'acte de naissance. Sachant que maman avait un passeport périmé depuis bien longtemps, je la poussais, depuis au moins dix ans à faire une demande de passeport. Ainsi, elle pourrait se mettre à voyager. Le tout s'est concrétisé seulement à l'occasion de la naissance d'Arianna. Mention en marge. Divorcée de Armand Lucien CAMUS par jugment réputé contradictoire rendu par la 5ème Chambre du Tribunal de Grande Instance de la Seine le 5 juillet 1967 prononçant l'exequatur en France d'un jugement de divorce rendu le 24 janvier 1957 par la Cour de Cambridge, État du Massachussets. Donc, mariée en 1950 en France, elle accouche aux États-Unis en 1952. Puis elle divorce en 1957. Un peu d'ordre dans les faits... Une attention plus attentive aux passeports et aux documents qui les accompagnaient révèlent de nouveaux épisodes importants. Un 'Air France Itinerary'. Aujourd'hui, ces documents sont préparés par informatique. Celui-ci est de l'époque où on les rédigeait encore à la main. Il est intitulé à Mme. Camus et bébé. Vérification dans mon passeport et le sien: cela correspond bien à un passage que j'ai effectué en 1963. En examinant de plus près, un détail dérange. Le retour Paris-New York-Boston était prévu pour le 16 septembre. Mais mon passeport et celui de ma mère indiquent une rentrée en Amérique le 15 septembre. Après un voyage de deux mois et demi, pourquoi anticiper un retour que de 24 heures. Vol annulé ? Peu probable, car dans ce cas on a tendance à repartir le lendemain, pas la veille. Et c'était plutôt difficile pour les compagnies aériennes de rejoindre leurs clients pour les aviser de ce genre de changement, qui soit par surcroît accepté par le passager! Une autre cloche sonne faux. Celle-là provient du passeport de Catherine. Ce passeport est émis en 1958 avec une validité de deux ans. (Les règles ont évolué par la suite: trois, cinq et aujourd'hui dix ans de validité...). Mais il y des passages pour 1963... sans renouvellement de validité du passeport. Que sont ces passsages? Sortie de France et entrée en Espagne à Iruña. Tiens, cela me rappelle mon voyage en 1970. Avec ma mère, nous sommes passés par Iruña pour ensuite poursuivre vers San Sebastiàn... Par curiosité, je veux voir mon passeport de 1970. Par accident, je reprends celui de bébé et je trouve un entrée en Espagne. Iruña. Même tampons et même dates d'entrée en 1963. Tout est identique... Ainsi que dans le passeport de ma mère... Quatre heures plus tard deux neurones, qui s'ignoraient jusque là, se mettent à causer. En effet, cet itinéraire d'Air France indique Mme. Camus et bébé; pas de Catherine. Le passeport de Catherine ne porte aucune entrée ou sortie aux (aéro)ports de transit pour ces dates du voyage... Mais tous les trois avons fait le voyage en Espagne ensemble ! Une autre paire de neurones s'activent. 1970. Iruña et San Sebastian. Provenant de Paris. Cela n'a pas beaucoup de sens, quand tout ce voyage s'est déroulé sur un axe est-ouest: Paris, Bruxelles, Brugges, Oostende, Vienne, Bratislava, Prague, Munich... Ce détour n'est pas des plus simples, ni des plus courts. Cela fait des années que je ne crois plus aux coincidences, ce n'est pas maintenant que je vais changer. Pour ma mère, ce voyage à Iruña, au minimum, c'était un rappel. Au plus, une rencontre. Une fois de plus, j'ai été d'une cécité hors-pair. Un autre document majeur vient troubler les eaux. Une carte postale. Un paysage tirolien hivernal en noir et blanc. Cette image, je la connais. Je la trouvais tellement jolie quand j'avais... boh, je ne sais plus - je sais seulement que je n'étais pas grand. Je la regardais souvent. J'ai du la trouver un jour et puis l'ai cachée dans ma boîte à cigares, ma boîte à trésors. Par contre, je ne devais pas faire attention à ce que je voyais au verso (un peu de curiosité, j'ai du l'avoir tout de même...). Je me sens tellement petit. Pourquoi n'ai-je posé une question... une question toute bête: "Qui est ... ?" Pire, je suis vraiment lent ! La vérité me saute en pleine face et je ne la saisis pas au vol. Mon père connaissais-donc Catherine... Elle me connaît. Lui la connaît. Moi, je n'ai aucun souvenir de l'un ni de l'autre. Eux deux et ma mère, tous se connaissaient. Moi, au fond, je n'en connais aucun! Je vais aller dormir un peu. Et puis comme le sommeil est léger, je continuerais plus tard. Je devrais pouvoir t'appeler à une heure convenable... Jérôme