Une vie après sa mort
Zero
tempête...
Un
drame commun
Deux
...ième drame
Trois
pistes à suivre
Quatre
générations
Cinq
boucles

Vendredi 1er janvier 1965

281 Harvard street
Cambridge, MA

Ma petite Catherine,

Je profite de deux jours de congé pour mettre mon courrier à jour et surtout aux obligations que réclament la nouvelle année.

Que fais-tu ? Que penses-tu ? Autant de questions que je me pose maintes et maintes fois. Puisque tu ne désires pas écrire, je te laisse en paix. Un jour lorsque tu pourras comprendre que lorsque tu étais toute petite jusqu'au moment où est venu le temps pour toi de rester en France, tu as eu tout ce qu'il fallait et davantage que Jérôme n'a à présent, puisque je travaille depuis un an, le jour au lieu du soir. Ce qui veut dire que Jérôme lui, est plus sacrifié pendant sa petite enfance ce qui est aussi très précieux. Un jour tu comprendras.

Madame la Supérieure me dit que tu travailles bien. C'est une bonne chose à apprendre. Tu continues la danse et le piano. J'espère également que tu t'y appliques. Plus tard il te sera agréable de pouvoir, pour ton plaisir, être capable de jouer; peut-être que passablement car, je ne sais où en sont tes progrès, si progrès il y a.

Pour ton anniversaire je voulais te faire parvenir un cadeau utile et choisi selon mon goût et ton âge et la mode. Malheureusement, je ne sais ce qu'il s'est passé avec le magasin du Printemps, mais j'ai reçu une lettre beaucoup plus tard, que cela n'était pas possible. Je vais leur écrire sitot que je vais le pouvoir et tu recevras ton cadeau d'anniversaire et ton Noël en même temps. J'ai déposé une somme d'argent au Printemps - peut être serait-il plus prudent de me dire ce dont tu aurais besoin et d'utile. Car je ne peux me permettre des fantaisies encore cette année.

Un jour peut être viendra le moment où cela ira mieux pour tout le monde. Travailler dur à l'école, cela ne peut que me faire plaisir. Jérôme est bien mignon, mais enfant très intelligent, il me donne beaucoup plus de mal que tu ne m'en donnais. Tu sais obéir, lui est comme son papa - brillant et volontaire. Si tu as aimé la danse tout de suite, lui est fou de musique. Cette année je l'ai déjà emmené au concert trois fois et au ballet de Leningrad qui passait à Boston. Son attention, pour un enfant de tout juste trois ans est vraiment surprenante. Enfin son papa et moi nous rafollons de musique. Peut être qu'il suivra les traces de sa parenté paternelle. C'est une nation qui a donné de bons musiciens.

Catherine, j'espère que tu me mettras un mot, peut-être alors ... ?

Baisers affectueux

Maman